Ô vie aiguë sans importance ô ville
Aux changements de métro qui respirent
À grands coup de portes d’inox. Voix rauques
Bramant dans leur portable. Affiches.
Cartes. Plans. Bonne année 2006.
Les petites tresses sculptées des Africaines
Ne bougent pas d’un fil. Les regards noirs obliquent
Les regards bleus rêvassent les paupières se ferment
Les épaules fléchissent. Mais pendant ce temps-là.
Les séants se dandinent et les strapontins miaulent.
Sur la banquette assise, chaleur d’une hanche inconnue
Contre mon pantalon, ou bien c’est une cuisse.
Je n’y prends même plus garde. J’écoute sur les rails
Les roues qui accélèrent leur galop chromatique
La fugue se déploie comme un choral de Bach.