Poésie

Mes poémicules

CARNET (2002)

Assise dans le parc Montsouris Je me sens plus vivante Si j’ouvre ce carnet Si quelques mots me perlent Au bout du porte-plume   Cadeau ou production ?   D’abord les mots Comme des petits drapeaux Des joujoux gais. Plus tard vient la pensée À l’œil plus sombre Et douloureux.

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IDÉES (2012)

  Idée, lorsque tu vins je te saluai. Tu étais belle et tu ressemblais à la grâce   Certains, comme moi, n’ont pas la grâce mais des idées leur viennent.   Quand ils marchent, notamment. Elles chevauchent des verbes   Comme des oiseaux les idées chantent dans la cage des muscles

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À QUI LIRE CES TEXTES (2012)

J’écris des textes où l’amour, la prière et l’absence, se mêlent ingénument.Chouette alors, se dit-elle,je vais à ce groupe de recherche spirituelle – mettons quelques guillemets –donner à lire ces textes où je me reconnais.Aussitôt, je suis triste. Non, ces textes sont faitspour des gens plus lointains, des horizons plus vastes. D’énigmatiques silhouetteschez qui l’on

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OLYMPIA (2016)

la question : se montrer trop dissemblable ? impardonnable ?? se révéler follement solitaire éperdument déshabillée comme la dame de Manet du déjeuner sur l’herbe je viens de la comprendre elle est dépareillée – fait tache certes on est tous dépareillés mais le montrer ?   Ne plus rimer en société ? j’ai peur d’émettre

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SANS TÊTES (1976)

Elles sont entrées sans leurs orteils les femmes fastes qui défilent. Elles ont pénétré sans leurs pieds piétiné le sol dans leurs têtes toi tu n’étais qu’une cigarette, bel analyste, sans cesse éteinte   Elles sont entrées sous leurs peaux vides avec leurs beaux calendriers qui n’étaient que des cendriers et elles ont essayé leurs

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PRÊTE-NOM (2017)

– à l’idée d’envoyer un poème signé de moi et que j’estime réussi à des gens que je connais –   Gênant choquant hyper-gênant d’être reconnue pour l’auteur de cela heureusement il y a celle-là qui signe de son nom androgyne mon dieu, quelle cuisine ! La honte est dans la gloire je le savais

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J’AI VOULU (2002)

J’ai voulu prendre Des couleurs qui n’étaient pas les miennes J’ai voulu voir La trace de mes gestes J’ai voulu imprimer quelque chose J’ai voulu voir qui se tenait derrière J’ai voulu voir qui j’étais par derrière J’ai voulu voir qui j’étais vue de dos J’ai voulu voir j’ai voulu J’ai voulu.

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MAIS POURQUOI DIEU DE DIEU N’AIMES-TU PAS LA POÉSIE ? (2017)

Qu’est-ce qu’elle t’a fait ? Elle t’a mis des mauvaises notes ? Elle t’a bousculée ? Tu étais mauvaise en français ? Et l’intelligence, qu’est-ce qu’elle t’a fait ou pas fait que tu la traites avec tant de suffisance de complication intellectuelle ?? voire de pathologie ? Ô petite dame repue Qu’est-ce qu’elle t’a fait

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MA CONVERSION (1978)

As-tu encore ma force de te souvenir ? J’avais, ce printemps-là, trente ans, et le visage Plus souvent éteint qu’éclairé portait le masque De terribles lunettes noires en plein hiver, jusque Dans l’ascenseur et dans la cave, comme des yeux au beurre noir. Tu ignorais à quel point j’avais besoin de réverbérations, Et tu serrais

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MANTEAU (2008)

Mets ton manteau mets ta carcasse Mets ta cuirasse de poulet Frictionne bien tes côtelettes Bouge, ô ma reine circonspecte !   Dans l’arène, le rasoir roule Tremble l’araignée qui rouspète Mets ton manteau mets ta casquette Mets ta vertu de palissandre au vestiaire, l’instant nous presse Ta camisole de faiblesse. Accroche-la à des caresses.

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J’AVAIS TREIZE ANS (2009)

J’avais treize ans et je n’étais pas belle. J’avais treize ans. Le monde était ma mère.   Le monde était aimé scruté sondé touché avec violence grandiose insondable géante c’était l’adolescence l’état continu de naissance qui s’ajustait exactement aux pores des eaux, des arbres, des collines et des prés J’étais une entêtée. Je marchais extasiée.

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TES MOTS EXQUIS (2005)

Tes mots sont doux tes mots sont suaves Ils sont exquis. Moi, j’ai la rage.   Caresses du vent baisers fleuris Tendre personne effleurements Baiser secret sorcière douce Tels sont les mots que tu m’écris   Or, moi, je te réponds ceci : cartonneuse, ennemie, distance jours languides et roc intraitable pariétaire, crassulescence aspérules à

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COMME ON SE GRATTE LA NUQUE – RER A le 26 mars 2007

Comme on se gratte la nuque lorsqu’on lit dans le métro ! Par habitude sur une oreille où le soleil mâchonne un lobe une jeunesse aux cheveux lisses ses trois doigts glisse. Sur un tableau d’ordinateur plus loin se plie penchée courbée presque lovée une princesse Sourcils froncés elle corrige elle redresse Ongle inspecté bague

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J’AVAIS EN CE TEMPS-LÀ UNE SORTE DE GRÂCE (1977)

J’avais en ce temps-là une sorte de grâce L’innocence en mes pas déployait ses filets je pêchais l’énergie qui s’enivre du pire L’innocence à mes pieds attelait ses reflets   Je traversais les ponts comme on sort de ses gonds Je franchissais la poudre et l’arrière-saison Mes souliers dérivaient vers l’ultime raison De pétrir l’eau

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APPAREILLÉE (2005)

Bizarre comme les hommes veulent tous m’appareiller. J’achète un gros ordinateur moderne sous la pression de l’un, Il m’offre pour Noël trois mois d’adsl Un autre, ami très cher, n’a vraiment aucun temps à m’offrir, que des instants volés, Sa vraie vie est ailleurs et il vient m’installer des copies piratées de logiciels très chers.

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J’AI RIEN COMPRIS (2007)

j’ai rien compriselle allait malelle me l’a ditgrosse déprimene jamais faireaucun bilan par mauvais tempsni en décembrelorsque la nuittout envahit j’ai rien compriselle allait malvoilà pourquoielle s’accrochadistinguéeà mon oreille à mon silenceelle voulaitse persuaderintarissableôqu’allait sa vietrès bien merci elle s’enfonçaitelle s’agrippaitj’ai rien compris mauvaise amie !

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CHANTER (1998)

Au fond, j’ai une seule envie, c’est de chanter. Peindre, c’est chanter. Écrire, c’est chanter.Ne pas peindre (et en souffrir), c’est chanter.Ne pas écrire (et s’en lamenter) : encore chanter.Geindre, gémir, ruminer, ressasser : toujours chanter.Marcher des heures dans les rues de Paris en quête de ces repères qu’on ne trouve qu’après s’être d’abord égarée,

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IMPRIMERIE NATIONALE (2006)

L’Imprimerie nationale Est en train d’être éventrée. Rue de la Convention Plus de cloisons Plus de chambranles Fenêtres borgnes Portes béantes Croisées cassées Tripes à l’air Lèpre dantesque C’est le Liban   Démantelé Château crevé de trous friqués Navrante et morne façade borgne Ratière énorme C’est le profit L’économie   C’est le marché Ça va

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