Poésie

Mes poémicules

COMME ON SE GRATTE LA NUQUE – RER A le 26 mars 2007

Comme on se gratte la nuque lorsqu’on lit dans le métro ! Par habitude sur une oreille où le soleil mâchonne un lobe une jeunesse aux cheveux lisses ses trois doigts glisse. Sur un tableau d’ordinateur plus loin se plie penchée courbée presque lovée une princesse Sourcils froncés elle corrige elle redresse Ongle inspecté bague

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J’AVAIS EN CE TEMPS-LÀ UNE SORTE DE GRÂCE (1977)

J’avais en ce temps-là une sorte de grâce L’innocence en mes pas déployait ses filets je pêchais l’énergie qui s’enivre du pire L’innocence à mes pieds attelait ses reflets   Je traversais les ponts comme on sort de ses gonds Je franchissais la poudre et l’arrière-saison Mes souliers dérivaient vers l’ultime raison De pétrir l’eau

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APPAREILLÉE (2005)

Bizarre comme les hommes veulent tous m’appareiller. J’achète un gros ordinateur moderne sous la pression de l’un, Il m’offre pour Noël trois mois d’adsl Un autre, ami très cher, n’a vraiment aucun temps à m’offrir, que des instants volés, Sa vraie vie est ailleurs et il vient m’installer des copies piratées de logiciels très chers.

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J’AI RIEN COMPRIS (2007)

j’ai rien compriselle allait malelle me l’a ditgrosse déprimene jamais faireaucun bilan par mauvais tempsni en décembrelorsque la nuittout envahit j’ai rien compriselle allait malvoilà pourquoielle s’accrochadistinguéeà mon oreille à mon silenceelle voulaitse persuaderintarissableôqu’allait sa vietrès bien merci elle s’enfonçaitelle s’agrippaitj’ai rien compris mauvaise amie !

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CHANTER (1998)

Au fond, j’ai une seule envie, c’est de chanter. Peindre, c’est chanter. Écrire, c’est chanter.Ne pas peindre (et en souffrir), c’est chanter.Ne pas écrire (et s’en lamenter) : encore chanter.Geindre, gémir, ruminer, ressasser : toujours chanter.Marcher des heures dans les rues de Paris en quête de ces repères qu’on ne trouve qu’après s’être d’abord égarée,

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IMPRIMERIE NATIONALE (2006)

L’Imprimerie nationale Est en train d’être éventrée. Rue de la Convention Plus de cloisons Plus de chambranles Fenêtres borgnes Portes béantes Croisées cassées Tripes à l’air Lèpre dantesque C’est le Liban   Démantelé Château crevé de trous friqués Navrante et morne façade borgne Ratière énorme C’est le profit L’économie   C’est le marché Ça va

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DANS LE 21 (2006)

Dans le 21 dans l’autobus Ce sont les femmes de soixante-dix ans Qui se lèvent pour donner leur place Aux vieux de quatre-vingts ans   Mais hier Un Mauritanien De Nouakchott Tout jeune À peine vingt-cinq printemps M’a proposé sa place   Et charmée j’ai dit oui Étonnée ébahie Épatée déstabilisée Inquiète   De quoi

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ÉQUILIBRE UN PEU DIFFICILE (2006)

Équilibre un peu difficile S’intéresser se désintéresser   Y croire et puis s’en détacher S’y engager puis siffloter L’air dégagé, s’y engager puis passer outre En chantonnant : « Qu’importe ? » Se passionner et puis s’en foutre S’y mettre s’y démettre s’y commettre S’y donner adonner et ne jamais souffrir D’abandonner ou bien de

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COUPLE PUISSANT (PETITE COUPURE) 2007

Devant vous Couple puissant Bloc tutélaire De mes enfants Marbre du Temps Qui est le vôtre Je rétrécis Fais marche arrière C’est épatant Je rajeunis Doigts taquinant Menus joujoux Rêve ingénu Dans ma chambrette Doigts écorchant De transparents Petits poèmes Peu dérangeants Je redeviens Très secondaire À l’univers. Que c’est charmant Peu encombrant Cette fillette

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IL N’EST PAS INDISPENSABLE POUR UN POÈTE… (1984)

Il n’est pas indispensable pour un poète d’aller bien Mais moi, j’ai lutté des années pour donner le change. Rire éclatant, voix chaude, dynamisme à tout crin On m’aurait tuée plutôt que de me faire avouer quelque chose Comme si j’avais surpris le secret inavouable d’un ange. Et, lorsque j’écrivais, c’était pour me raconter des

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COUPLET SUR LA BALANÇOIRE COMME EXERCICE SPIRITUEL (2015)

Je me quitte, je me parle. Je me converse, je me renverse. Je me déverse, je me rends, je me verse Je m’évapore, je me gazéifie. Je vole. Je volette. Je bats de l’aile.   Me transparente, désapparente.   Je me déprends. D’être moi-même je me déprends d’être si osseuse et charnue mon corps devient

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24 AVRIL 2016. POÈMES D’ANNIVERSAIRE

Bon. Tu vas faire des frais. Du papier. De l’encre. C’est cher, l’encre d’ordinateur. Et le papier. Plein de papier. Plein d’exemplaires. Aux quatre vents. À un tas de gens. Comme des graines de pissenlit. Pfffftttt! Pssssittt ! Perroque. Répète. Et songe Songe songe Céphise tu as encore raté le jour. Ratage et raturage. Un seul

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21 MAI 2006. AH QUE CETTE VALSE.

écrit sur le boulevard saint-Michel Ah que celle valse insensée drosséescintillant du moindre baiserLaisse la traînée sur ma peauD’argent que font les escargotsLuisants d’humide glissando_____________Ah que cette valse boisée cette trace moiréeAh que cet ourlet ah que ce ressac drosséAh que ce tango Ah que ce temps arraché… Alceste vous valsezAlceste vous pleurezVous mon portrait

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INCONTINENCE (2007)

Et maintenant ? Le pont du nord ne passant pas entre mes deux côtés fâchés contradictoires faiseurs d’histoires pour faire le lien je vais je viens saut en longueur bond surhumain fais la gazelle d’une falaise à un ravin   La vie fluctue de l’inconscience à l’espérance   Précipité microbien je me maintiens entre deux

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EN CE TEMPS-LÀ (2006)

En ce temps-là, j’étais errante Ânonnée par des enfants morts, dans une autre grammaire, Je me laissais envahir par la lueur du lieu. Je n’avais pas de cuirasse. J’étais itinérante et je prenais les trains comme on attrape la fièvre La ville m’entourait d’une écharpe de siècles Et j’illustrais mon intuition d’un tas de redondances

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BREDOUILLE (2007)

Merdouille ! Bredouille ! Où est passé mon appareil-photo ! Où l’ai-je semé ce zigoto ? Cette prothèse ce recueil d’instants déjà en deuil ? Où l’ai-je semé mon troisième œil ?   Hier soir à Montreuil ? je ne l’ai pas sorti la lumière électrique était jaune pipi les visages aussi   L’aurais-je par

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POÈME RAGEUR (2016)

Ah, j’aurais tant aimé que. Mais. Me voilà prise au piège avec cet homme qui lit son texte. Il me condamne à l’écouter. Il a tant travaillé pour préparer ce jour. Ce speech, cette petite réunion. Sa voix est robinet d’eau tiède. Je m’ennuie poignardée par l’indifférence. Baisers polis te proclamant : n’existe pas. L’intruse

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JE SUIS POREUSE (2006)

Je fais du porte à porte. Aucune continuité. Petit boulot. Demi-métier. Horaires émiettés. Entre deux rendez-vous, pas le temps de rentrer chez moi. J’attends. Jardins publics. Cafés en pente. Nuages électriques. Dans les squares je stationne. Dans la ville je piétine Cervelle à l’air. Mes incertains horaires Me font habiter dans les rues et je

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PUISSÉ-JE (2020)

Puis-je ? Est-ce que je peux ? Qu’est-ce que j’y peux ? Pouvez ! Je n’en peux plus. Puis-je ? Vis-je ? Vive. Épuisée. Ivre. Vivante d’épuisement. Puise ! Je t’en prie, ego, puise. Épouse. Aiguise. Ta voix. Elle veut. Mais puis-je? Vous pouvez, chère amie, vous pouvez. Moi, je n’y suis pour rien, vous

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TREMPER POÈME COMME ACIER (2005)

tremper poème comme acier battre colère battre pavé taper frapper la batterie   exaspérer désaccorder oxygéner l’époumonée tambour battant cœur combattant mécontenter les endormis   desserrer le carcan flétri réveiller le coucou flapi déchaîner la cacophonie désespérer gentilhommière crever rondeur de montgolfière   forger misère de soufflets de vaste colère   amplifier son pas sur

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LIRE ALBERT LONDRES DANS L’AUTOBUS (2019)

À Paris, dans le bus 28 sous la pluie mêler sa rêverie à des mots d’Albert Londres. Psalmodier Héthéens, Amorrhéens, Phéréziens, Jésubéens, en regardant la tour Eiffel. La vie est un curieux mélange n’est-ce pas ? Au bout de l’avenue de Breteuil, des platanes écartent les bras. Les Invalides bouchent l’horizon. Lord Balfour avait dit

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SEULES LES REINES (1990)

Voilà, j’arrive ! c’était hier L’époque où j’employais avec si grande ivresse Métaphores d’exil, de vide, abîme et perte, Même déréliction, oui, je m’identifiais Au souffle de ces mots alors que j’étais pleine De projets et de comblements, entourée De mille admirateurs, sans compter les adorateurs Et accompagnateurs. Maintenant que je suis vraiment tombée dans

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MYOPIE (2006)

Moi que la vie a chapitrée Je veux dire la société Et qui suis devenue méfiante Je voudrais bien que chaque instant me soit immensément donné Et somptueuse la journée Où je n’ai fait que respirer   Mais comment relier ce jour gris Qui à ma fenêtre pépie À la roue de l’immensité À l’univers

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