MA CONVERSION (1978)

As-tu encore ma force de te souvenir ? J’avais, ce printemps-là, trente ans, et le visage Plus souvent éteint qu’éclairé portait le masque De terribles lunettes noires en plein hiver, jusque Dans l’ascenseur et dans la cave, comme des yeux au beurre noir. Tu ignorais à quel point j’avais besoin de réverbérations, Et tu serrais

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MANTEAU (2008)

Mets ton manteau mets ta carcasse Mets ta cuirasse de poulet Frictionne bien tes côtelettes Bouge, ô ma reine circonspecte !   Dans l’arène, le rasoir roule Tremble l’araignée qui rouspète Mets ton manteau mets ta casquette Mets ta vertu de palissandre au vestiaire, l’instant nous presse Ta camisole de faiblesse. Accroche-la à des caresses.

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J’AVAIS TREIZE ANS (2009)

J’avais treize ans et je n’étais pas belle. J’avais treize ans. Le monde était ma mère.   Le monde était aimé scruté sondé touché avec violence grandiose insondable géante c’était l’adolescence l’état continu de naissance qui s’ajustait exactement aux pores des eaux, des arbres, des collines et des prés J’étais une entêtée. Je marchais extasiée.

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TES MOTS EXQUIS (2005)

Tes mots sont doux tes mots sont suaves Ils sont exquis. Moi, j’ai la rage.   Caresses du vent baisers fleuris Tendre personne effleurements Baiser secret sorcière douce Tels sont les mots que tu m’écris   Or, moi, je te réponds ceci : cartonneuse, ennemie, distance jours languides et roc intraitable pariétaire, crassulescence aspérules à

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COMME ON SE GRATTE LA NUQUE – RER A le 26 mars 2007

Comme on se gratte la nuque lorsqu’on lit dans le métro ! Par habitude sur une oreille où le soleil mâchonne un lobe une jeunesse aux cheveux lisses ses trois doigts glisse. Sur un tableau d’ordinateur plus loin se plie penchée courbée presque lovée une princesse Sourcils froncés elle corrige elle redresse Ongle inspecté bague

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J’AVAIS EN CE TEMPS-LÀ UNE SORTE DE GRÂCE (1977)

J’avais en ce temps-là une sorte de grâce L’innocence en mes pas déployait ses filets je pêchais l’énergie qui s’enivre du pire L’innocence à mes pieds attelait ses reflets   Je traversais les ponts comme on sort de ses gonds Je franchissais la poudre et l’arrière-saison Mes souliers dérivaient vers l’ultime raison De pétrir l’eau

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APPAREILLÉE (2005)

Bizarre comme les hommes veulent tous m’appareiller. J’achète un gros ordinateur moderne sous la pression de l’un, Il m’offre pour Noël trois mois d’adsl Un autre, ami très cher, n’a vraiment aucun temps à m’offrir, que des instants volés, Sa vraie vie est ailleurs et il vient m’installer des copies piratées de logiciels très chers.

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J’AI RIEN COMPRIS (2007)

j’ai rien compriselle allait malelle me l’a ditgrosse déprimene jamais faireaucun bilan par mauvais tempsni en décembrelorsque la nuittout envahit j’ai rien compriselle allait malvoilà pourquoielle s’accrochadistinguéeà mon oreille à mon silenceelle voulaitse persuaderintarissableôqu’allait sa vietrès bien merci elle s’enfonçaitelle s’agrippaitj’ai rien compris mauvaise amie ! Partagez0 Partages

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CHANTER (1998)

Au fond, j’ai une seule envie, c’est de chanter. Peindre, c’est chanter. Écrire, c’est chanter.Ne pas peindre (et en souffrir), c’est chanter.Ne pas écrire (et s’en lamenter) : encore chanter.Geindre, gémir, ruminer, ressasser : toujours chanter.Marcher des heures dans les rues de Paris en quête de ces repères qu’on ne trouve qu’après s’être d’abord égarée,

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IMPRIMERIE NATIONALE (2006)

L’Imprimerie nationale Est en train d’être éventrée. Rue de la Convention Plus de cloisons Plus de chambranles Fenêtres borgnes Portes béantes Croisées cassées Tripes à l’air Lèpre dantesque C’est le Liban   Démantelé Château crevé de trous friqués Navrante et morne façade borgne Ratière énorme C’est le profit L’économie   C’est le marché Ça va

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VIEILLARDS (2005)

Sur les vieillards, j’ai remarqué Mon regard aimanté. C’est toujours eux que je lorgne Dans la rue. Je m’interroge. Est-ce la peur de l’horloge Qui me course ? Est-ce plutôt D’avoir manqué le vieil âge De mon père et de ma mère ? Maman, les doigts je me mords D’avoir su si mal escor- Ter

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DANS LE 21 (2006)

Dans le 21 dans l’autobus Ce sont les femmes de soixante-dix ans Qui se lèvent pour donner leur place Aux vieux de quatre-vingts ans   Mais hier Un Mauritanien De Nouakchott Tout jeune À peine vingt-cinq printemps M’a proposé sa place   Et charmée j’ai dit oui Étonnée ébahie Épatée déstabilisée Inquiète   De quoi

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ÉQUILIBRE UN PEU DIFFICILE (2006)

Équilibre un peu difficile S’intéresser se désintéresser   Y croire et puis s’en détacher S’y engager puis siffloter L’air dégagé, s’y engager puis passer outre En chantonnant : « Qu’importe ? » Se passionner et puis s’en foutre S’y mettre s’y démettre s’y commettre S’y donner adonner et ne jamais souffrir D’abandonner ou bien de

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COUPLE PUISSANT (PETITE COUPURE) 2007

Devant vous Couple puissant Bloc tutélaire De mes enfants Marbre du Temps Qui est le vôtre Je rétrécis Fais marche arrière C’est épatant Je rajeunis Doigts taquinant Menus joujoux Rêve ingénu Dans ma chambrette Doigts écorchant De transparents Petits poèmes Peu dérangeants Je redeviens Très secondaire À l’univers. Que c’est charmant Peu encombrant Cette fillette

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IL N’EST PAS INDISPENSABLE POUR UN POÈTE… (1984)

Il n’est pas indispensable pour un poète d’aller bien Mais moi, j’ai lutté des années pour donner le change. Rire éclatant, voix chaude, dynamisme à tout crin On m’aurait tuée plutôt que de me faire avouer quelque chose Comme si j’avais surpris le secret inavouable d’un ange. Et, lorsque j’écrivais, c’était pour me raconter des

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COUPLET SUR LA BALANÇOIRE COMME EXERCICE SPIRITUEL (2015)

Je me quitte, je me parle. Je me converse, je me renverse. Je me déverse, je me rends, je me verse Je m’évapore, je me gazéifie. Je vole. Je volette. Je bats de l’aile.   Me transparente, désapparente.   Je me déprends. D’être moi-même je me déprends d’être si osseuse et charnue mon corps devient

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24 AVRIL 2016. POÈMES D’ANNIVERSAIRE

Bon. Tu vas faire des frais. Du papier. De l’encre. C’est cher, l’encre d’ordinateur. Et le papier. Plein de papier. Plein d’exemplaires. Aux quatre vents. À un tas de gens. Comme des graines de pissenlit. Pfffftttt! Pssssittt ! Perroque. Répète. Et songe Songe songe Céphise tu as encore raté le jour. Ratage et raturage. Un seul

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21 MAI 2006. AH QUE CETTE VALSE.

écrit sur le boulevard saint-Michel Ah que celle valse insensée drosséescintillant du moindre baiserLaisse la traînée sur ma peauD’argent que font les escargotsLuisants d’humide glissando_____________Ah que cette valse boisée cette trace moiréeAh que cet ourlet ah que ce ressac drosséAh que ce tango Ah que ce temps arraché… Alceste vous valsezAlceste vous pleurezVous mon portrait

21 MAI 2006. AH QUE CETTE VALSE. Lire la suite »

INCONTINENCE (2007)

Et maintenant ? Le pont du nord ne passant pas entre mes deux côtés fâchés contradictoires faiseurs d’histoires pour faire le lien je vais je viens saut en longueur bond surhumain fais la gazelle d’une falaise à un ravin   La vie fluctue de l’inconscience à l’espérance   Précipité microbien je me maintiens entre deux

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