Tous les matins, je cherche ma prière
elle ne vient pas. Serait-elle
cachée dans le mot de passe
que me réclame l’ordinateur avant de m’ouvrir
son potentiel extravagant et quasi anormal ? serait-elle
nullement dissimulée mais resplendissante
dans cet écran que je supplie
chaque matin, ô bizarrerie,
de me dire qui je suis ?
Un dieu somnole-t-il dans ces carnets qu’irrégulièrement
j’écris pour ne pas perdre la mémoire
de ce monde où je ne suis qu’un peu ?
De ce monde où je passe
De ce monde où je serai passée
à cloche-pied ?
Seigneur en ce dimanche de… ? De qui ?
(et là elle va devoir consulter son calendrier liturgique)
souviens-toi de moi – soutiens-moi – viens à moi
Maintenant elle a trouvé. C’est aujourd’hui le dimanche de Zachée
– Dimanche bien ordinaire en somme, j’ai loupé la Théophanie.
– De toute façon, je ne me déplace plus pour écouter la liturgie.
et je n’ai pas tiré les rois, je n’ai pas eu la fève
Pourtant, tous les matins, je cherche ma prière.
C’est le sort des vies assez peu réussies.
Tous les matins, je suis dans l’aporie.
Tous les matins, je cherche une portière.
Je cherche par où passer.