EN CE TEMPS-LÀ (2006)

En ce temps-là, j’étais errante
Ânonnée par des enfants morts, dans une autre grammaire,
Je me laissais envahir par la lueur du lieu.
Je n’avais pas de cuirasse. J’étais itinérante
et je prenais les trains comme on attrape la fièvre
La ville m’entourait d’une écharpe de siècles
Et j’illustrais mon intuition d’un tas de redondances
 
En ce temps-là, j’apprenais ma leçon
Je dessinais un plafond d’à peu-près au-dessus de ma tête
Le courant électrique y lâchait ses décharges
Je marchais, je marchais. Des cumulus me chevauchaient
Et leurs fresques mouvantes au-dessus de ma tête aboyaient
J’aurais voulu du verbe
Hélas seuls les cris d’animaux me couraient après
Je disais Viens ! Petit petit ! Et les chiens me suivaient
Ils arrivaient chez moi, et les chats se multipliaient
Je galopais et je prenais les trains et les métros comme on attrape la fièvre
Je prenais mes ciseaux, je découpais le bout des lignes.
Ne gardais que la fin. Tout le début était béquille,
J’appelais les videurs de mots.
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