Si, quand vous vous parlez à vous-même, vous vous surprenez à vous vouvoyer…
Si vous en avez marre du Moi Je (et pas seulement de celui des autres)
si vous n’êtes pas assez despote pour clamer à la fois « le roi dit nous voulons » et « l’État, c’est moi »
si vous ne croyez pas tout à fait que « mon état, c’est moi »
si vous avez remarqué que le Tu est parfois tuant
si vous vous émerveillez que le Vous soit à la fois singulier et pluriel
si vous trouvez pensez soupçonnez qu’avec toutes vos facettes et vos complications votre corps abrite plusieurs locataires
Si vous vous rappelez qu’en anglais on ne dit Tu qu’à Dieu
si vous n’êtes plus tout à fait assez innocent, détaché ou schizo pour hurler « il veut un bonbon ! » comme vous hurliez en vous roulant par terre quand vous aviez deux ans et que votre mère au supermarché vous faisait reposer les kréma
(car, Marie-Claire l’a dit, cela donne des caries)
Si vous rêvez à un pseudonyme anonyme et si le « on » vous semble hors sujet
Si parfois vous vous intimidez vous-même
Si vous trouvez que le vous traduit assez bien la distance qui vous sépare de vous et si vous voulez vous tenir en respect.
Etc.