VOIX D’AGLAÉ DANS LE CHEMIN (1987)

Voix d’Aglaé dans le chemin
C’est la fillette du voisin.
Peut-on se défaire étant femme
des cris d’enfants dans le jardin ?
et d’avoir vécu ce non-lieu
d’un berceau où se transvasèrent
incognito vos ambitions
et votre faible identité
d’un seul coup dans ce réceptacle?
Là s’est arrêtée votre vie.
Écoutez donc les vieilles femmes.
Il semblerait que depuis lors
elles n’aient rien vécu de sérieux.
C’était comme un alcool trop fort.
Avoir trop pu avoir trop su
Se séparer ainsi des hommes
Bien peu vous l’auront pardonné
Ils vous le font encore payer
cet enfant qu’ils vous ont donné
on dirait qu’ils n’y sont pour rien.
                    *
Dieu ! que ça tape le soleil !
La violence est dans la douceur
La cruauté dans la lumière
Et ta joue cherche l’abandon.
T’abandonner ? À qui ? À quoi ?
De ces rayons qui te caressent,
Femme, tu n’auras plus d’enfants.
Mets ton chapeau. Protège-toi.
Va te graisser la peau avant
que devenir vieille bougresse
L’ombre gagne, le soir descend.
C’est ton royaume maintenant.
et fais-nous des bébés nocturnes.
Fais-nous des bébés sous la plume
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