Mon clavier ne m’écrit pas les blanc
c’est agaçant. Pourtant, en cet instant
tam tam du temps ! je me demande
si cet ordinateur si ce clavier insuffisant
n’aurait pas saisi de mes vieilles ficelles un petit quelque chose
– « Un petit quelque chose » ! Ah, beau titre
pour un roman pour un récit pour un chapitre.
Mes doigts achoppent. Insuffisant
devient insuffoquant. J’entends quelqu’un
qui souffle comme un phoque
dans les limbes du non écrit
où j’expliquerais ma vie et ma non-vie et en quoi la non-vie
fait partie de la vie – oui, je laisse
ces calamités prétentieuses et grotesques. Dans mon texte
pas d’air et pas de blanc
entre les mots on se bouscule on se marche sur les pieds
les mots sont à la colle, on a du mal à respirer,
ça me dit un petit quelque chose
sur mon schéma secret mon labyrinthe
ce clavier défaillant m’oblige à me relire
ce clavier avec moi fait de la télépathie
l’électronique c’est magie.