MYOPIE (2006)

Moi que la vie a chapitrée
Je veux dire la société
Et qui suis devenue méfiante
Je voudrais bien que chaque instant
me soit immensément donné
Et somptueuse la journée
Où je n’ai fait que respirer
 
Mais comment relier ce jour gris
Qui à ma fenêtre pépie
À la roue de l’immensité
À l’univers qui fait la roue
De galaxie en galaxie ?
 
Ici, tout est miette ou détail,
Fragment cassé. Reliquat. Reste.
C’est un puzzle tout effrité
Que ces petits instants qui volent
Et m’extasient, mais si réduits
Que ma méditation s’étiole
assassinée de modestie
 
Quel effort pour faire de l’œil
Au grand angle à son ouverture
À l’aigle à l’aventure osée
Quand on est comme moi planqué
Dans le non lieu des myopies ?
 
Quand on est comme moi rivé
À sa prison de dioptries ?
 
Vigilance aux petits possibles
ma rétine est insuffisante
à voir l’univers s’éclairer
De mes perplexités qui veillent
Finie la matinée du monde
Quand on a ce regard crotté
où s’agite un noir moucheron
de contemplation résignée
 
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