Je me quitte, je me parle.
Je me converse, je me renverse.
Je me déverse, je me rends, je me verse
Je m’évapore, je me gazéifie. Je vole.
Je volette.
Je bats de l’aile.
Me transparente, désapparente.
Je me déprends.
D’être moi-même je me déprends d’être si osseuse et charnue
mon corps devient physique quantique
physiquement quantique invraisemblable et irreprésentable
à la fois ici et ailleurs,
comme le dieu de maître Eckhart, dieu qui se déprend d’être dieu
pourquoi me frappe et me saisit
ceci cela
– ah dieu la belle excuse
à ne plus vouloir réussir sa vie
quelle paresse en somme
qu’elle paraisse
qu’elle paraisse ou disparaisse
entre les deux mon corps balance
je me souviens fillette assise jambes en avant sur la planchette
et donnant de l’élan à cette façon d’être partout à la fois et nulle part
aller, venir, avancer, reculer, monter, descendre,
foncer, puis régresser,
avancer, désavancer,
progresser, escalader, régresser, désescalader
grimper puis dévaler
voler puis dévoler
dévoiler
était-ce un peu sexuel ?
érotique balancier