C’est agréable à la sortie de l’Opéra Bastille après avoir vu Signes
de Carolyn Carlsson et Olivier Debré d’entendre
dans le 91 juste derrière son dos
les mots
« versification et Victor Hugo »
et de tendre l’oreille et de faire semblant de ne pas écouter et de se tordre
un peu le cou pour avoir l’air de regarder ailleurs
mais ils parlent de plus en plus fort – c’est un homme et une femme –
ils sont en verve et volubiles.
Et l’on trouve agréable à la sortie de l’Opéra Bastille
d’admirer au passage les grandes gares qui font signe – gare de Lyon, gare d’Austerlitz –
les boulevards qui défilent – Hôpital, Saint-Marcel, Port-Royal. On va bientôt descendre,
et l’on n’ose
toujours pas se retourner pour voir quelle tête arborent
cet homme et cette femme qui devisent d’Alexandre Dumas et Victor Hugo
en se gaussant – savamment – de certaines personnes
qui du haut de leur petitesse traitent ces deux grands auteurs de haut.
(Et moi dans mon carnet je tente d’attraper des mots.)