CHANTER (1998)

Au fond, j’ai une seule envie, c’est de chanter.

Peindre, c’est chanter.

Écrire, c’est chanter.
Ne pas peindre (et en souffrir), c’est chanter.
Ne pas écrire (et s’en lamenter) : encore chanter.
Geindre, gémir, ruminer, ressasser : toujours chanter.
Marcher des heures dans les rues de Paris en quête de ces repères qu’on ne trouve qu’après s’être d’abord égarée, et ce jusqu’à une sorte d’ivresse titubante, c’est chanter.

Chanter, c’est aussi célébrer, prier.
Parfois, je me demande si je ne suis pas souvent en train de prier, mais à mon insu, et sans m’entendre moi-même.
Sans entendre moi-même ma petite musique.
Faute d’y prêter l’oreille, ou de prendre acte comme on prend acte : en écrivant (c’est-à-dire, en faisant devenir réel… Ici, je vous épargne quelques citations de Ricœur !)

En écrivant ces mots, aurais-je trouvé une petite porte ?

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