Me voici sur le site du Printemps des poètes
tous ces noms à la queue leu leu
et si peu que je connais, si peu
lorsque l’un me dit quelque chose, je cliquète
sur son nom, vague réminiscence
où donc en ai-je entendu l’existence
et je m’enfonce alors parfois dans la perplexité
de ces vers qui s’étalent je ne trouve pas la clé
non, pas la moindre idée pas la moindre échancrure
ou minceur de clarté, une rage m’obture
d’être si peu au goût du jour au trou de l’aventure
Or, pendant ce temps ma baignoire mal bouchée en profite pour se vider
quand je m’en aperçois je rouvre le robinet et je reviens sur mon Pc me lamenter
j’ai ouvert à présent un poème de Jacques Darras
je le comprends, qu’est-ce qui se passe ?
Je suis ravie je ne bois plus la tasse
et je sors quelque peu de mon impression de disgrâce
de mon envie de m’enfoncer à corps perdu dans le néant
en prétendant que le néant c’est encore mieux que le grand Tout, en prétendant
que le grand rien de mon esprit bouché aurait droit de cité
Allons bon ! Voilà que la baignoire est près de déborder !