TU N’ES PLUS DOUEE (1998)

L’ange revient sur le pas de ma porte.
Me prend au débotté. Me siffle :
« Tu n’es plus douée tu n’es plus légère tu n’es plus reliée
Adieu le corps qui brille d’un éclat exquis
Plus personne ne se traîne à tes pieds
Adieu la traîne de la mariée
Adieu ta première vie. Adieu les mots qui te suivaient comme une traîne
les verbes qui se roulaient à tes pieds
et te suppliaient de m’intéresser à eux ou de les inventer. »
Je le regarde, l’ange. Et je lui dis : Mon doux,
Ce siècle m’a bourré le mou
Je lui aurai été poreuse en tout
Et le résultat tombe :
A force de m’efforcer de devenir moi-même,
je m’estompe.

0 Partages

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *