OMBRE ÉTERNELLE (2006)

Ombre éternelle, ô mon visage,
si fuyant, inconnu de moi,
je ne saisis que ton reflet
comment croire aux autoportraits ?
 
De son visage, on ne voit rien.
On ne distingue à peu près bien
son corps qu’à partir du sternum.
Plus haut, c’est le trou. Le fantôme.
Quel est cet angle qui m’échappe ?
Le drôle échappe à ma vision.
 
Ma face m’est une étrangère
Je ne la vois pas pour de bon
Et à son sujet je me perds
en suppositions délétères
A quoi je ressemble ? Mystère !
 
Ô déplorable incognito !
Chère évaporée qui t’excuses
en t’évadant des perspectives
je me cogne à ton plafond haut,
et ta dispendieuse ogive,
mystère épais qui me couronnes
d’une incertitude native
 
me fait ressembler à personne
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