MNÉMOSYNE (2015)

Peut-être ai-je toujours eu dans l’idée
mnémosyne souviens-moi
souviens-moi de cette époque-là
j’avais ancrée dans la chair cette idée que l’amour
– mnémosyne, souviens-toi – que l’amour, comme dieu,
ne se doit jamais dire
alcool trop fort dangereux ténébreux
dangereux comme breuvage interdit
le taire – oui trop dangereux à envoyer dans le visage de l’autre
le supportera-t-il ? Et n’en mourra-t-il pas ? Souviens-toi, mnémosyne
que les murs avaient des oreilles
on t’espionne on t’épie ne raconte jamais
par où passent les sous-marins – les U boats – ne dis rien
de l’amour sous-marin
l’amour est un secret d’État
laisse-les deviner – boucle-la, mnémosyne
on se taisait quand tu es née on ne se disait rien
l’amour était inconvenant l’ennemi avait des oreilles
et l’on vivait dans le secret sans même se souvenir que l’on avait des mots.
 
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