OCTOBRE 2016. LA GENTILLESSE

Samedi 1er octobre
15 heures, descendre avec Colette D par le 21 au Luxembourg, au kiosque on chante en chœur avec l’association les Bachiques Bouzouks.
Moi qui chante si faux, j’ouvre la bouche en cadence, je fais semblant, je fais des mimiques.
Peut-être que ça finira par venir ??
Quoi ?
Ma voix.

Un homme à casquette qui déambule, quelle voix ! D’opéra.
Un autre homme en brosse, soixantaine, profil aigu, attirant !
C’est bon d’être dans un endroit où des hommes vous attirent !
Et celui-ci, grand, basané, maigre, visage d’Indien du Pérou, qui danse à reculons (quelle grâce !) en tendant les bras à une fillette d’environ 6,7 ans qui suce son pouce, et semble ne pas pouvoir arracher ce pouce de sa bouche, malgré les efforts de l’homme fascinant qui doit être son grand-père – enfant autiste?? En tout cas, quelque chose qui ne va pas.

Je regarde l’homme longiligne et comme si c’était une articulation physique qui se produisait dans ce contact de prunelles il vient vers moi et me sort une tirade devant laquelle je reste perplexe (est-ce un fou ? un fâcheux ?) « il n’y a personne sur le bateau, pas un chat, il n’y a personne sur le quai, c’est désert, nous entrons dans un café, des gens entre 50 et 70 ans chantent, et tout est vivant, habité. »
Je demande : C’était où ?
Il me répond : l’île d’Yeu. Je dis : je connais très bien l’île d’Yeu. Il enchaîne : un café sur le port. Je demande : L’Escadrille ? Il répond oui – peut-être à tout hasard, peut-être n’a-t-il jamais mis les pieds à l’île d’Yeu.
Très peu après sa femme surgit avec la petite bizarre à l’air renfrogné, mécontent, cogné.
Ah ah !!
Je suis donc encore un danger public ??
Bien contente – merci Colette !!

Ensuite nous atterrissons au Rostand.
Derrière nous une poupée cinquantenaire au visage de porcelaine bien peinturlurée, teint translucide et beauté qui s’absente, une petite boulotte – entre ses lèvres nacrées de rose à lèvres sort une voix d’une incroyable beauté – je dis beauté mais je cherche un mot plus précis, sensibilité, moelleux ? Que d’harmoniques !!
Elle se lève pour partir et passe devant moi – je lui attrape le bras : « Vous avez une voix magnifique ! »
Comme c’est facile de faire plaisir, de regonfler, de redonner fierté, de renarcissiser autrui !
Elle et moi, petit instant, je n’ose dire d’éternité, me vient : petit instant échappé à Satan – petit instant sans suite délivré de la haine qui ravage notre monde – et puis un trouble, le moment est d’autant plus beau qu’il est sans aucune suite, je ne connaîtrai jamais cette femme, ne subirai jamais son blabla, sa possible bêtise, ses possibles ritournelles assommantes – tous ces gens qui chantent des chansons populaires, ces Parisiens si moches, sont tous transfigurés quand ils chantent.

Colette et son envie de parler, me raconte sa vie, ses journées, les enterrements de tous les gens qu’elle connaît – ses 92 ans qui voient partir tous ses amis et connaissances, son passé qui tombe dans le trou.

Je choisis pour le prochain atelier de recherche spirituelle le thème de la relation d’aide.
Me replonge dans les fascicules de l’Astrée sur la question, vraiment bien faits et éclairants – regrets de n’avoir pas donné suite. Mais écouter Colette, n’est-ce pas une sorte de suite ??
Et toujours le même problème : je n’arrive pas à me faire entendre.
Jamais, nulle part, on ne remarque ce que je dis.

Je n’irai pas à la Nuit Blanche. Shérane vient de monter, avec son linge à laver.
Je lui parle de cet atelier spi, du thème, la relation d’aide.
« J’en ai parlé avec Colette, elle a embrayé sur les aides d’argent dans la famille. Mais ce n’est pas pour moi cela, ce dont je veux parler, c’est l’aide morale – aider quelqu’un qui va mal. Non, ça, c’est la thérapie. Aider quelqu’un qui est en crise.
Qui est dans un passage de vie.
Dans une passe ou dans une impasse.

Je m’entends lui raconter mon père après mon divorce me demandant si j’ai besoin d’argent, si Gilles est correct… et moi, dis-je à Shérane, qui l’envoie bouler.
Comme si c’était une intrusion.
(Mais c’est plus compliqué que ça : il ne me dit pas : je peux te verser un peu d’argent, mais « est-ce que Gilles est correct avec toi ?? »
Et moi je protège Gilles. OU le secret de mes relations de couple ? Ou crains quelque chose d’incestueux : là où le mari fait défaut, le père prend sa place ??
Je conclus pour Shérane : Finalement j’ai été une peste. Il voulait, il pouvait m’aider, être enfin un bon père… Et moi je lui renvoie : tu n’est pas un bon père, je ne te donnerai pas cette satisfaction, ce plaisir, de te sentir un bon père, généreux, sauveteur, providentiel.

Je lui raconte la suite :
Mais plus tard j’ai eu besoin de refaire des travaux de peinture et je leur ai emprunté de l’argent, disant je vous rembourserai.
Et au moment de les rembourser ma mère qui persifle – se moque ?? « enfin ton emprunt, c’était une demande de cadeau, non ?? » Et moi, là,finalement, je suis bien contente. Bien contente de ne pas rembourser ! Bien contente du cadeau que je n’ai pas demandé et que j’ai eu quand même ??
Intéressant, tout cela.
Et intéressant d’en parler à Shérane.

Qui me dit : c’était peut-être autre chose qu’il voulait te dire… te proposer…
Moi : un échange de paroles ? de confidences ? Sentiments ?? Les pères de cette époque étaient des taiseux, comme on dit.
Elle me dit : oui, mais avec Clara, toi…
Oui, mais ce n’est pas la même génération. Et puis, cela ne s’est pas produit souvent !!
Toi, tu peux te confier à tes parents ? dire que tu te sens mal, que tu ne vas pas bien, que tu as besoin d’aide ??
Elle me dit oui.

Dimanche 2 octobre
Idée d’un titre pour petit recueillement poétique : recueillerie, cueillette, cueillaison, recueillette.
Repiquages
(Tiens ! aller dans la cour couper les têtes fanées du…. je perds le nom, il revient. Hibiscus !!)

À Shérane un texto :
« Chère chère Shérane, on en a marre d’être roulés en boule dans un cachot, viens nous sauver ! Signé tes habits. »
Elle : Je monte dans dix minutes.
Puis :
Tu m’as bien fait rire !
Dix minutes ? ah ah !!

Je confectionne la convocation pour l’atelier de recherche spirituelle.

TROP
Trop trop trop trop trop trop ! Trop !
C’est bien trop ce matin – trop d’idées de syllabes au galop trop de petits sabots qui claquent entre mes tempes (je n’ai pas dit entre mes jambes)
Trop trop trop trop – comment faire avec toi, grand troupeau ?
Grand trop-plein déchirant déchiré impossible à combler
Mère impossible à satisfaire, ô vie !
Dont je suis la bergère maladroite.

Je tombe dans le trou du trop

vendredi 7 octobre 2016
Inspiré par le thème du groupe « le temps qui nous construit » de cet après-midi : « la bienveillance »

« la gentillesse n’était pas mon fort
j’adorais les citations grinçantes – le rictus de Cioran par exemple,
la méchanceté de Pessoa
« si vous avez la vérité, gardez-la ! »

je trouvais sirupeux les aphorismes qui fleurissaient à foison les pages défilantes de mon facebook, comme
« cultivez l’émerveillement, il conduit à la vérité »
ou
« Un sourire est la distance la plus courte entre deux personnes »
ou
« Nous sommes conditionnés à penser que nos vies tournent autour de grands moments, mais les grands moments sont souvent de jolis petits instants auxquels nous ne prêtons pas assez attention. »

et j’étais d’accord avec Julien Green :
« Tout en percevant bien le besoin de repères et de morale partagée que signaient ces placards d’aphorismes que je trouvais bien consternants de platitude et qui bon an mal an tentaient de  »positiver », à l’américaine, mot bien d’aujourd’hui sans doute, j’avais beau ricaner je percevais à bas bruit que ces injonctions et sentences épouvantablement plates émanaient d’une simplicité d’âme, et d’une humilité.
– Humilité ?? est-ce un mot que l’on emploie encore? ou qui a disparu ? »
(Seigneur ! est-ce de Julien Green, ce placard, ou est-ce mon commentaire ??)

Or moi l’humilité n’est pas mon fort
c’est peut-être de famille
c’est peut-être un mal bien français
c’est peut-être pas si intelligent que ça

Je me souviens
qu’un certain Winnicott a compté dans ma vie
sans doute à cause de qu’il dit du self et du faux-self
et des folies non pathologiques
or il a un disciple, Adam Phillips, qui a écrit un petit livre grand public du genre « n’ayons pas honte d’être gentils »
où il pointe ceci : le désir d’être bon, gentil, bienfaisant, est un désir fondamental de l’être humain
il n’y a pas que le désir de détruire ou d’écraser ou de gagner ou de dominer
ou le désir d’être moi je dans les désirs constitutifs de l’être humain
(il faut que je retrouve ce texte)

« bienveillance parmi les hommes! »
cela aux oreilles me sonne
me somme

donc : la gentillesse n’était pas mon fort
j’étais rétive, rêche, refusante, et mon couple marchait mal
un jour je me suis dit je ne suis pas gentille avec ce garçon changeons ça et je suis devenue docile
attentive
prévenante
j’étais une emmerdeuse
et j’ai cessé de l’être

eh bien vous me croirez si vous voulez
ce changement de vitesse l’a déstabilisé
il ne m’a plus reconnue
j’étais la déesse rêche, difficile, grumeleuse,
pas prévenante pour un sou
égocentrique comme il n’est pas permis
sidéralement aveugle à autrui en général et à lui en particulier
mais lui
il ne voulait pas perdre sa déesse
il s’est senti très mal

ou bien alors il n’y a pas cru
il n’a plus cru en moi, il a soupçonné le pire :
« Et voici que toi ! Non ! C’est cuit !! tu fais trop semblant
tu te forces un peu tu ne coules plus de source
j’étais tombé amoureux d’une femme source, rocailleuse, difficile,
une femme intempérie, et voilà
que cette femme a disparu dans je ne sais quelles bonnes résolutions d’automne
oui, je suis malheureux, je doute de moi, et j’ai besoin d’une femme gentille
mais ce ne sera pas toi, ma belle ! »

(il m’appelait « ma belle » quand il était fâché », et parfois « mon lapin »,
ce, lorsqu’il saisissait, c’était souvent, à quel point ma dureté était la signature de ma fragilité
que ce garçon ne m’a plus reconnue
je l’ai déçu
je voulais bien dit-il une femme gentille
une épouse bienveillante, mais

Non. La gentillesse n’était pas mon fort.
Et pourtant. Je crois qu’au fond de moi, j’étais très bienveillante.

Et pourtant. Je crois qu’au fond de moi, j’étais très bienveillante.
Car j’avais à lutter contre la malveillance
qui s’était transmise de femme en femme et de mère en fille
dans ma généalogie provinciale
toreador prends garde
un œil noir te regarde
la myopie ne fut pas la solution

oui, j’étais profondément bienveillante
car c’était ma façon d’aller contre
ce qui s’était transmis depuis longtemps de femme à femme
à leur corps défendant elles se regardaient de travers
quand je dessine quelqu’un ma main ou bien mon œil
sont profondément bienveillants

hier j’ai vu dans dans le bus une vieille femme au visage magnifique
elle a vu que je la regardais
paupières exorbitées crâne plat nez en lame de couteau
j’aurais aimé faire son portrait
pour qu’elle me communique ses lignes de force
me les insuffle

mon dernier acte de bienveillance :
dire à cette femme vous avez une voix magnifique
et la voir rougir d’émotion
quel retour magnifique

lundi 10 octobre
Quelqu’un se souvient-il de Leila
clame Florence. Je brame : oui !
Leila est au chevalet derrière mon épaule gauche, je me retourne :
tu n’étais pas enceinte l’année dernière ?
Au risque de me tromper
et voir son visage s’éclairer
car je lui donne l’occasion de parler
parler d’elle

j’ai eu une petite fille
elle a déjà huit mois !
– mon dieu déjà !
– L’accouchement a été très dur
sept heures de travail et à la fois une césarienne
et des semaines à être très fatiguée
elle s’appelle comment ta petite

jeudi 13 octobre
je suis allée à la réunion de Old Up intitulée – beau titre – le temps qui nous construit
et j’ai rongé mon frein ; nous étions trois dans ce cas ; je me suis sentie transparente ;
je n’ai pas su prendre ma place ; ni même une simple place
on ne m’a pas donné la parole j’ai dû la prendre de force
et les hommes ont parlé trois fois plus que les femmes
surtout l’un d’eux

j’ai rongé mon frein
ce n’est pas très digeste

je ne suis bonne que pour le tête à tête
ou le très petit groupe
je ne reviendrai pas
je crois.

Je me suis sentie frappée d’irréalité.

Maintenant j’attends un copropriétaire suisse qui s’appelle Félix Bo
qui a l’air très gentil
mais il me dérange

j’appréhende son coup de sonnette
il serait bienséant de lui offrir un verre
mais cela m’assomme

je n’ai pas encore remplacé les cartouches d’encre vides de mon imprimante

et mes analyses indiquent un peu trop de cholestérol pour une coronarienne
il va falloir m’expliquer avec le médecin
je ne veux pas prendre de statines
j’ai plus peur du médecin que de la maladie
j’ai plus peur du médicament que de la maladie
je voudrais trouver un médecin avec qui parler

le vais faire un faux !

Bo téléphone à 19 heures
il est dans le train entre l’aéroport et paris
il sera là dans trois quarts d’heure
peut-être une heure

je peste
je ne suis pas trop gentille
je suis poire

Demain, me lever à 7 heures.
Moins dix

« La gentillesse propre à l’humilité chrétienne avait commencé, du point de vue psychanalytique, à paraître très suspecte.(…) Dans un article écrit après la Seconde Guerre mondiale, Winnicott allait dire que l’enfant « ne peut croire qu’il est aimé qu’après avoir été haï » ; la gentillesse coupée de la haine nourrit une fondamentale perte de contact avec soi et les autres, qui conduit à un sentiment envahissant d’irréalité et de non-reconnaissance. Aucun contact agréable ne peut perdurer entre des personnes qui n’ont pas survécu à la haine toujours présente dans les relations.

« Nous avons tous été objets de haine, mais c’est la haine niée ou refusée qui, selon Winnicott, pose problème, pour la mère comme pour l’enfant. Dès le début, nous avons été haineux sans le savoir. Notre mère a dû tenir le très difficile équilibre entre cette haine inévitable et nous protéger pour que nous ne la ressentions pas trop. Tel est le traumatisme de la maternité : se retenir de trop haïr et éviter de trop aimer. Mais le lien véritable doit inclure de la haine. Si on ne ressent pas de la haine, la gentillesse devient une protection extorquée et la sympathie un déni des sentiments qu’on ressent réellement en commun. »

Adam Phillips et Barbara Taylor, N’ayons pas honte d’être gentils, Désir/Payot

mercredi 19 octobre 2016
Enchifrenée dolente – mais surtout terrorisée à l’idée d’une bronchite d’un mois, comme en avril-mai cette année – antibiotiques, crachats, bruits caverneux, et gouttes offertes par Bérénice mettant fin au cauchemar – je vis dans la terreur ? Je vis dans un cauchemar ?? – je sèche les Beaux-Arts, et aussi la réunion OldUp de la rue St André des Arts que j’ai bien aimé, intitulée Le sens de la vie, ou le sens de ma vie.
Je marmonne : j’ai bien le droit de me reposer. De m’abstenir.
Est-ce un bon calcul ?
Hier, malgré la pluie battante, je suis allée au rendez-vous d’avocat chez Ecosyndic, pour y comprendre quelque chose à ce qui nous oppose aux prétentions des V, de l’immeuble sur cour – il nous ont menacés d’un procès parce que nous n’avons pas voté le changement de répartition de leurs lots – je me suis abstenue quand ils ont demandé l’approbation, et pas mal d’autres copropriétaires – je n’ai pas regretté ce déplacement malgré la pluie battante, pour moi c’est toujours mieux de faire face que de me défiler, ah ah ah !! et pourtant je passe mon temps me défiler, à procrastiner !! à attendre ! et à me plaindre que je passe ma vie dans une salle d’attente.

Écrit sur un bout de papier, avant de de le jeter :
Tout doit disparaître
Flou doit disparaître
clou doit disparaître
trop de jambes, trop de branches, trop de flou
trop de doublons et trop de troubles

Coup doit disparaître
Fou doit disparaître
loup doit disparaître
trop de griffes trop de grains trop de drames

« nous » doit disparaître
« vous »doit disparaître
 trop de sève trop de dents trop d’amour en jachère

mon Dieu, j’ai trop de « pas d’amour ».

20 octobre 2016
Donc, rhinopharyngite, poussée de fièvre nocturne, panique à l’idée d’une bronchite, peur du médecin, du rendez-vous de généraliste, de spécialiste, terreurs – n’avoir pas pris les statines prescrites, avoir eu un infarctus et du mal à y croire – le dr Toulle regardant le compte rendu préopératoire de la cardiologue de l’Institut Montsouris « Vous êtes sûre,que vous avez fait un infarctus ?? » Et, auparavant, la question de Toto après la pose de mon stent : « un seul stent ? » air étonné, « quoi, un seul ? » – et cette littérature maudite sur la Toile, que pour rentabiliser leurs investissements et leurs appareils les hôpitaux ou plutôt les hospitaliers posent des stents sans nécessité – que croire,qui croire ? ma peur ? Ma panique ? Mes terreurs ? Mes souvenirs de l’Isoméride qu’un grand ponte m’a fait prendre en m’assurant que ce n’était pas comme le médicament précédent (j’ai oublié le nom, c’était encore une fois pour maigrir, oui je suis trop grosse, quelle honte !!, qu’était-ce donc ??  ?

Et puis aussi le Distilbène, ce bon gynécologue qui habitait avenue Henri Martin – et qu’est-ce qu’il m’a sorti, un jour, le pharmacien de la rue de l’Amiral Mouchez : arrêtez d’aller voir des médecins des beaux quartiers ! c’était quand ? c’était à propos de quelle ordonnance ?? non, je n’ai pas pris de Vviox, mais le bon docteur de la rue de l’Amiral Mouchez, justement, me prescrit du Célébrex (ténébreux Célébrex ?), je lui dis Que choisir met en garde contre ce médicament, il se met en colère, arrêtez de lire ces torchons de bas étage qui écrivent n’importe quoi, moi je lis Prescrire, c’est autre chose ! Bon, à la pharmacie de la rue de l’Amiral Mouchez j’ai dit : le Célébrex, je ne le prends pas – ils n’ont pas fait de commentaire.

Avoir fait un infarctus comme on a fait un mauvais coup, s’en sentir coupable, traquée, avoir un casier judiciaire à présent – remarquer, toujours sur la Toile, dans les articles médicaux et même de gens aussi considérables que le dr Dupagne ou le dr du 16, le vocable « récidive » mis à la place du mot « rechute » (pourquoi mes doigts ont-ils écrit « rechite » ?), non, vous n’allez pas rechiter, vous allez récidiver mauvaise femme, et vous méritez la prison – la prison chimique, les statines, les muscles qui flanchent, le diabète qui menace, et pire – bien fait pour vous récidiviste.

qui laisse entendre ou dit à la pêche à la vérité
la ligne était-elle véritablement tendue ?
À la pêche à l’immérité
la mèche était vendue
la musique était drue
l’averse était due

Dieu que les matinées sont courtes.
Dieu et Diable chevauchent à cru
et les heures piaffent luisantes comme des chevaux de course
mais de quel sein s’accrut
la vie – j’ai vu
du jeune hurluberlu  ??

Bon, ça va. J’ai compris que j’étais terrorisée.

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