QUE ÇA VIENNE ! (2005)

… Je voudrais qu’il se passe quelque chose.
‑ Mais il s’en passe de belles
Tous les matins dans ta cervelle ! – Il manque
Un fil une continuité un chemin dans ma tête
et le bateau louvoie faute de capitaine. – Il navigue au plus près.
Ce n’est pas un steamer, c’est un petit voilier
Et de l’inspiration il ne reçoit que gifles dans le nez.
Tes narines se froncent, tes paupières se plissent
quand la barre t’envoie ses secousses au poignet.
Mais la barre, tu la tiens. Le cap, il est le tien.
‑ En attendant, prosaïque césure, moi, il faut que je coure
à la cuisine sortir de la machine à laver mes petits caleçons. Incongru !
Cela me fait des vers boiteux, sortes de coquecigrues
où l’inspiration et les pantalons se mélangent. Ton image aquatique
de nef voguant au vent est des plus hystériques
car pour moi l’onde est surtout ce fluide qui entartre à plaisir
les flexibles tuyaux de ma vie domestique
et fuit par les durites au plus mauvais moment.
– Tu mens ! cela t’amuse infiniment
d’enkyster dans ce qu’il faut bien encore appeler un poème
de petits accidents, syncopes et cavernes.
 
– Las ! j’aurais tant voulu le sanglot élégiaque
Et que ma voix se pâme ou soit un peu orgiaque !
Un chant s’élevait autrefois de ma cervelle schizophrène.
Je voudrais réentendre ces acouphènes.
0 Partages

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *