« Plus vague et plus soluble dans l’air… »
Mais ces grumeaux, qu’en faire ?
Ce béton ces autos ces poubelles
Cette palette en bois ces bidons de coca
Ces gravats ces Crocs ces ficelles
Ces poches de plastique ces étagères cassées ces bennes
Tous ces lits-cages abandonnés sur le trottoir de la rue Wurtz
Ces canapés crevés ces tiroirs gras qui se démantibulent
Et ces affreux souliers crachant les vomissures ?
Que faire de tout cela sinon se boucher les narines ?
Faire un détour ? Que faire de ces objets qui vous font signe
de ces surplus de ces rebuts qui puent
quand on est un poète et qu’on arpente la ville
En ramassant les moments creux ? Quelle musique imbécile !
Et que faire de mon pas qui chaloupe et vacille
Au milieu des laideurs et des brutalités
Ou de l’automobile qui me laisse passer ? Merci !
Bien gentil ! Oui j’encombre !
Ces gens dans l’autobus, ces coups de frein, qu’en faire ?
Comme tous ces débris je me sens en surnombre.