Tu as laissé passer le chemin de clarté
Le chat de la voisine est parti sans son ombre
Tu as laissé passer toute la pureté
Sur le fil transparent que l’horizon retire.
Tu n’as pas retenu le miracle ambulant
Et tu t’es détourné du chenal de diamant
Qui passait près de toi, homme à la chambre grise ;
Tu as laissé mourir la fille et la fumée
La fiancée de la brise, et la chanson de soie
S’est éloignée dans l’herbe à pas de reprisée.
Tu la vois s’iriser dans la brume d’esquive
Et son dos se confond au début du printemps.
Tout au fond du jardin, ses pieds ont lâché prise
Et sa sandale flotte au museau des iris,
La menthe a envahi la forme de ses pieds
Et le lilas lui gomme son dernier visage.
Tu as laissé passer la liberté du tremble
Sans un saut périlleux – sans lui offrir asile
Tu as laissé courir au loin ta destinée
Tu as laissé mourir la femme de juillet
Tu n’as pas ranimé celle-là que j’aimais.
Le chat de la voisine est parti sous la cendre