MON ÉPITAPHE (2007)

Un jour de mélancolie ordinaire
je suis allée au cimetière
pique-niquer au Kremlin-Bicêtre
 
Plutôt que d’aller au resto
je sortis donc de mon bureau
franchis l’avenue de Fontainebleau
où grondaient bus et tombereaux
puis m’enfonçai à pas petits
dans ce lieu-dit dans ce lit clos
où bruissait l’âme des tombeaux
 
J’y admirai les arbres verts
m’assis sur un rebord de pierre
C’était un jour très ordinaire
où routine et petits soupirs
se mélangeaient à mes désirs
et il me vint dans ce désert
un courant d’air
 
qui me souffla quelle épitaphe
j’aimerais que l’on fasse inscrire
en belles lettres, avec paraphe
sur ma tombe, lorsque le pire
adviendra – plus jamais souffrir – :
 
« Souvenez-vous de son grand rire. »
 
Il venait de loin, ce grand rire.
Il me ressemblait assez peu.
Passants, enfants, reprenez-le.
Je vous le passe. Il vient du temps
Où riait encore le grand Pan.
 
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