1977 UN ANGE PASSE

C’est magique, absolument magique, chaque fois que je commence mon journal, ma vie change. Tout bascule dans un nouveau jour, un jour lustré d’ultraviolets qui inversent le clair en foncé et le foncé en clair. Comme avec Michel tout à l’heure sur le tapis. À tout ce que j’écris je comprends que je vis beaucoup. Beaucoup trop. Et que je ne suis pas morte.

Tiens, demain, au fait, le premier tour des élections législatives. Ces fameuses élections où j’ai été tentée de me présenter comme suppléante sur une liste de Choisir. Mais tout ce que j’ai fait, c’est distribuer trois tracts. Oui, trois. Un, deux, trois… Et si demain j’allais voter ? … Michel, lui, ne vote pas. Il est plutôt à gauche, mais pas tellement….

Et puis un importateur, est-ce que ça vote ?

*

Toi, Michel, tu es un homme important, car te voilà importateur. Alors ça y est, j’ai bien compris la règle du jeu : téléphoner à ton bureau. Écrire à ton bureau. Plus rien à domicile. Ton espace personnel c’est ton bureau. Mes lettres, mes poèmes, mon livre : dans ton bureau. Là, pas besoin de surveiller. Pas besoin de fermer à clé. Ton territoire – Ça va, j’ai compris. Tout compris.

Mais il y a d’autres choses dont je voudrais parler que de Michel. Par exemple, l’angoisse du soleil dans le milieu de l’après-midi, hier, lorsqu’il a disparu. Le sentiment si puissant du désert, de la déréliction. Il existe chez moi une angoisse du beau temps. Un ciel trop bleu me met en pénitence, pour peu que je ne me fonde pas passivement à ses rayons avides. Cela m’a rappelé l’après-midi du 7 juillet 1961, date de mon mariage. Nous étions au bord de la Loire, écrasés dans les joncs. Gilles, ce petit homme si naïf, si futé, si fier de lui, ne faisait pas le poids en face de la lumière de ce paysage sans limites, qui m’entraînait, sourdement, insidieusement, malgré la main à mon poignet, dans ses bras d’eau perfides, ses irisations de perdition. Je me sentie sucée, aspirée. Dérobée à la vie. Mon corps de cette époque a dû rester enlisé dans ces sables.Il faudra bien qu’un jour j’aille le chercher. Il est à moi, après tout. M’appartient. J’étais très belle, à cette époque, mais dans le genre mignon. C’était d’ailleurs le terme de Gilles, qui me désespérait, car j’aurais tant voulu avoir l’air romantique.

Rouquine, taches de rousseur et visage rond, rondeurs, rondeurs partout, malgré l’amaigrissement intempestif précédent la cérémonie religieuse, et al robe longue d’ottoman blanc n’arrivait pas malgré tous ses efforts à me conférer l’air angélique ; elle me sanglait en deux parties : en bas, la cloche – en haut, les bulbes.

Et, par-dessus, bien sûr, la pomme ébouriffée piquée d’une rose blanche et le voile de tulle qui a pris feu dans l’église, mon père enlevant sa jaquette et me la jetant sur les épaules pour éteindre les flammes, et ensuite, personne pour faire la moindre allusion à l’incident, comme si rien ne s’était passé. Bref. C’est toute cette pommeraie que les sables et les eaux de la Loire ont sucée, ce soir, et digérée peut-être. Oh ce sentiment effrayant de solitude et de destinée inconnue, ce soir-là… Bien vite Gilles m’a remise dans la voiture. Broum, broum. Des murs, une baignoire, une nuit de noces. Pauvre petit gars. Il ne savait pas à quelles forces j’étais livrée. Comme il a été gentil, ce soir-là ! … Mais déjà, j’avais mal à la gorge.

*

Hier après la tristesse du soleil est arrivé le crépuscule, et avec lui l’apaisement, l’euphorie, la permission d’être mi-teinte. Le Grand Œil trop brillant me foutait la paix. Sur le tapis j’ai allongé mon ventre. Je me suis dit : bon, je vais travailler. Taper à la machine. Mais tous ces feuillets blancs grisés, c’était bien dur de ne pas y sombrer, comme dans le sable de la Loire. Je me suis dit : pas d’ambition. Deux pages par jour. Ça suffit, ma modeste. Modère-toi. Arrête la vilaine petite chèvre avant qu’elle ne bouffe les branches et le tronc. Les feuilles, rien que les feuilles, de l’acacia. N’oublie jamais cela.

Aujourd’hui, il faut fris. Jusqu’à présent, les seuls êtres humains que j’ai vus sont, en coup de vent, Gilles et deux de mes enfants venus chercher un vélo blanc et déposer deux cartables. La buraliste, pour le paquet de Stuyvesant (Oui, oui, je fume trop. Oui j’ai mal à la gorge). L’aide-libraire, pour le papier-machine, le papier à dessin, et le Nouvel Obs. Le petit vendeur de poulets jaunes. L’épicière jeune mais revêche pour la pâtée ronron et la gelée de framboise à 3 F 70. Et puis personne sauf le chaton tigré dont les yeux pleurent et qui miaule plus désagréablement qu’une porte qui grince, précisément pour que je la lui ouvre – voilà, c’est fait. Dehors !

Une minute après il revient, l’air soumis, car il pleut. Son piaillement a changé de musique. Suppliant et boueux il macule ma feuille de papier de ses pattes.

En somme, j’aurais pu faire bien des choses aujourd’hui. Aller voter, puis me rendre rue Saint-Victor, à l’église orthodoxe, me gorger de ses polyphonies russes. Ensuite, j’aurais rendu visite à Bérénice. Pourtant je n’ai rein fait de tout ça. Je voulais la journée à moi, rien qu’un filet de vie ordinaire, cette trame si calme avec toutes ses griffes de silence plantées dans la chair des heures.

Mais revenons à Michel, puisque Michel est venu déjeuner. Au dessert il m’a dit : « Tu sais je ne suis pas souvent à la maison, toujours parti en voyage… quand je suis revenu l’autre soir, Thomas, le petit, s’est mis à me suivre pas à pas. Il ne pouvait plus me quitter. Cela m’irritait, et me touchait terriblement. Je me suis rendu compte à quel point cela m’inquiétait d’être touché ainsi. »

J’ai répondu : « Après tout, c’est ton fils !
– Non, non ! Cela ne change rien. Mon fils ou pas mon fils. Je ne veux pas m’attacher. Avoir des responsabilités. Que l’on s’attache à moi. Après, ils souffrent trop. Je les fais souffrir. Je ne peux pas faire autrement que de les faire souffrir.
– Et ta fille ? Pourquoi tu ne la prends pas chez toi ? Tu y as droit. Tu as droit à la prendre la moitié des vacances.
– Oui, oui. Je sais. Mais elle dit non. Elle a peur de déplaire à sa mère.
– C’est à toi, de le décider. Est-ce qu’elle connaît son petit frère ?
– Oui, elle l’a vu une fois.
– Enfin, ce n’est pas mes affaires. Je me mêle de ce qui ne me regarde pas.
– Mais si, ça te regarde. Tour ce qui est à moi te regarde. J’ai reçu une lettre de Chantal, la psychologue. Maintenant Françoise l’apprécie. Elle nous a envoyé une lettre. Elle a écrit « Monsieur, Madame », c’est drôle, sur l’enveloppe. Sur la page un paysage peint. Elle est en Suisse pour les vacances. Elle a écrit : « C’est la vue que j’ai de mon balcon. C’est pas dégueulasse. Salut ! » Toutes sortes de choses passent entre elle et moi… même si la lettre est aussi adressée à Françoise.
– Tu la revois souvent ?
– Pas trop… comme toi ? Non, pas comme toi ! Mais je n’ai pas de contact physique avec elle, ça non… Tu sais lorsque je rentre de mes voyages je suis si fatigué. J’ai besoin de paix, tu comprends. Dormir.
– Oui, oui, je vois très bien. Je comprends. »

Il y a eu un silence après le café. J’ai pris une feuille de papier pendant que Michel allait dans la salle de bain, et j’ai écrit : « Moi aussi je veux t’écrire une carte postale. Par exemple :
Il y a une horreur à écrire : 13 mars lundi 1977, car c’est une date horrible. »
Ou bien :
« Nous avons dans nos mains d’invisibles absences.
Nous montons dans des trains d’invincibles silences.
Nos nuits tombent du pis d’une chienne de vérité.
Nous n’avons ni le temps ni les dents
ni le temps de nous laver les dents
Nous sommes insalubres. Salut. »

Ensuite j’ai mis la feuille de papier dans une enveloppe, et, quand il est revenu, je la lui ai tendue. « À lire quand tu seras parti » ai-je dit. Il l’a fourrée dans sa poche.

II-

Bon, je reviens un peu en arrière. Parce que l’après ne marche pas très bien. Se casse toujours le nez sur un mur invisible où serait marqué : « prière de ne pas franchir » ou encore « au-delà de cette limite il faut payer un supplément », et moi, précisément, je suis radine.

Donc, du côté du lundi 13 mars 1977, rien de bien excitant, et je préfère franchement regarder du côté du 11 mars 1977. Ce jour-là, le soleil est sorti de la brume à 11 heures. L’homme des Allocations familiales encore une fois n’est pas venu. Vers midi le soleil était éclatant. Et c’est ce moment que Michel a choisi pour réapparaître. C’est alors que Michel a réapparu dans ma vie. En retard, comme toujours, posant sur mon épaule gauche son front lourd de toutes ses victorieuses non-pensées, il s’est enfoui dans mon bras. La vie était trop épaisse à supporter pour lui paraît-il.

« Tu vas bien ? » a-t-il dit. « Dis-moi que tu vas bien.
– Moyen, ai-je rectifié. Quand je ne te vois pas, je tombe en léthargie.
– D’accord, ce n’était pas formidable ce que nous avons tenté de vivre. Pas extraordinaire. Mais c’était mieux que rien, a-t-il plaidé.
– Mais si, c’était extraordinaire. Enfin quoi, disons, juste normal quand tu étais là, c’est là que je voyais bien qu’en dehors de l’état amoureux le reste de ma vie n’était qu’impatiente souffrance. Le mieux, avec toi, c’étaient les intervalles entre les deux visites. Je me sentais bouillonner, fermenter, penser pendant des heures. Ma solitude s’illuminait. Naturellement, tout n’était pas parfait. Mais je vivais. Tu me manques, tu sais, tu me manques. »

Je le regardais étonnée que le fameux Michel fût lui. Des petits yeux, manquant de sommeil, et de soleil. Sa beauté, moins violente. Ou ma foi qui défaille ? Toujours ses cheveux tendres. Des chaussures de tennis trop blanches, achetées le matin-même, et tout ne bleu marine, comme un élève des jésuites ou un boy-scout. Virginal ? Il m’explique que mon comportement insolent, agressif, destructif a comblé de désordre et d’interdit sa vie. Depuis que j’ai téléphoné chez lui et envoyé ma lettre poétique à son domicile, il a dû, mis au pied du mur, tout expliquer à sa Françoise.

« Tu as dû te réjouir, de semer le désordre, ma belle, te venger, penser que je n’allais pas dormir.
– Tu sais je n’ai pensé à rien, j’étais sans nouvelles de toi, je paniquais, j’étais comme folle. J’ai réagi, c’est tout. Que croyais-tu que j’allais faire ? M’enterrer sous un tumulus ? Disparaître au ciel, comme la sainte Vierge ?
– Mais maintenant, Françoise te digère. Elle a besoin de tout digérer, tou comprendre, tout reprendre sous sa coupe.
– Ah, c’est pourquoi je me sens si mal en ce moment. Je suis en train d’être digérée. Pas agréable, comme sensation physique. Oh non, pas du tout.
– En ce moment, je suis insupportable. On me dit odieux, Claudine a demandé à Françoise comment elle s’y prenait pour supporter un homme aussi odieux. Elle avait apporté ses deux chiens, ses trois enfants. Quel cirque dans la maison ! Deux femmes, sept enfants, et trois chiens ! … Françoise a dit pour m’excuser que j’étais soucieux de mon travail, anxieux et surmené… D’ailleurs c’est vrai que je vais mal. Je ne sais plus bien où j’en suis. Comme je suis malheureux, ma toute-belle ! Et en plus il faut que je console Françoise.
– Tu vas mal et je ne vais pas bien. Excuse-moi de ne pas te comprendre. Une partie de ta vie m’est tellement étrangère. Je ne comprends rien à ton boulot. Je ne comprends rien à ton mouvement perpétuel, peut-être que c’est ça qui me plaît, ténébreux ? »

Je lui ai servi à grignoter du fromage blanc aux herbes, un avocat, du jambon de Bayonne, une demi-baguette, du vin rouge. Il épluchait délicatement du bout des ongles les fines lamelles de cochon caoutchouteux. Je l’ai aidé. La chair de l’animal semblait laquée, translucide, éthérée. Nous étions pris dans la fumée des cigarettes et la lumière solaire de la fenêtre. J’ai gémi : « C’est injuste, la vie et injuste… Tu ne trouves pas ? Je devrais pouvoir être heureuse. Comme tu es compliqué, comme la vie est compliquée. »
Il m’a dit que je décortiquais tout, que j’analysais sans cesse, mais qu’au fond je ne disais rien, et sur ce point, j’ai reconnu que c’était vrai.
« Peut-être est-ce aussi que tu ne me demandes rien ? ai-je hasardé. Ou simplement car tu me demandes d’être l’inexistence ? Le rien ? Avec toi, je ne sais jamais si je suis rien, ou presque rien.
– Je t’ai sans doute dit trop de mots, sans réfléchir à ce qu’ils voulaient dire. Je les sentais vraiment. Ils étaient vrais, mais sans avenir. Je ne les pensais pas, mais je les ressentais. Je n’ai pas le temps de penser. J’arrive au bureau à huit heures et demie, et je le quitte à la même heure le soir. Toi, pour moi, au début tu étais comme une soustraction ; tu soustrayais de ma vie quelque chose, quand j’étais chez toi je me soustrayais à tout le reste. Mais si tu deviens une addition… Oh, tu devrais m’empoisonner. Mettre du poison dans ton vin. Tu m’enterrerais dans le jardin. Je deviendrais un très grand arbre. Je serais avec toi, toujours. Tu m’arroserais. Me respirerais. »

En attendant ce jour cosmique, je lui ai demandé pourquoi je ne rencontrais en ce moment que des courants d’air, des menteurs et de pures abstractions.
« Tais-toi, a-t-il pleuré.
– Tout de même, tu n’as pas remarqué mes cernes sous les yeux ?
– Je suis venu en même temps que le soleil, comme ça j’ai pensé que tu ne m’en voudrais pas.
– Ce qu’il y a de bien avec l’amour, ai-je dit, c’est qu’au moins cela ressemble à la haine. Par exemple, toi, tu n’as pas besoin de te gêner pour nier mon existence, puisque c’est de l’amour. Tu vois, pas la peine de t’en faire, je n’ai même pas envie de t’en vouloir. Je suis tellement contente d’avoir ce grand rien plutôt qu’un petit quelque chose. C’est plus métaphysique, voilà.
– Écoute, je rentre du bureau à 9 heures le soir. Les enfants sont à moitié couchés. Le temps de dire bonjour, bonsoir. Tu sais, je n’ai pas envie de quitter Françoise. On peut aimer deux femmes à la fois, même trois. Je n’aime pas mentir non plus. Je suis pris dans un tourbillon.
– Moi, je suis prise dans la répétition » ai-je dit.

Ensuite, il s’est penché vers moi. L’univers a revêtu un noir brillant, un peu moins irréel. Les lumières basculaient. Il a dit que ma bouche était toujours bonne, souriante, jamais méchante. Je l’ai cru. Il a commencé à me toucher. Je me réveillais, comme les bourgeons au passage du soleil. Il m’a allongée sur el sol, m’a râpé le sjoues avec son menton mal rasé. Il a oublié de dire « détends-toi, laisse-toi aller », de me tarabuster. J’ai murmuré : « Qu’est-ce qui se passe ? Pour une fois me ferais-tu plaisir ? Avec lui, cela n’était jamais arrivé que par inadvertance. Lui devenait fou, une autre espèce humaine, mannequin de flamme et de cire fondante. Il n’était jamais meilleur comédien que là, transporté par un personnage qui le ravissait. J’ai fondu : « Je t’aime, tu sais. » Il m’a arrêtée : « Plus jamais ces mots-là, c’est trop dangereux. »

Ses mains disaient non à sa tête, sa tête disait non à ses mains. « La première fois que je t’ai vue, a-t-il dit, j’ai su que tu avais peur de ton corps. » J’ai murmuré : « Je me demande comment tu peux bien savoir cette chose-là… Ça ne s’invente pas. » « Détends-toi » a-t-il dit.

Il est parti. Il est monté dans sa belle voiture « de boucher enrichi » a-t-il gémi, et j’ai prétendu poliment le contraire : « J’aime les belles voitures un peu tape-à-l’œil, bien chromées. C’est vrai ! » Il est parti très beau souriant, ému. Parfait, avec sa gueule de beau diable adorable.

Moi, j’étais seule, comme d’habitude.
J’ai été m’avachir sur un vieux fauteuil de toile de lin. Je crois que j’ai dormi. Mon visage dans la glace de la cuisine ensuite était tumescent, herbacé, embrasé. Trois ou quatre secondes, je me suis aimée. Puis j’ai fumé. Ensuite j’ai téléphoné à Robert. Ça ne répandait pas. J’ai appelé Bérénice, et puis Christa. Personne. Alors, j’ai rappelé Robert. Je comprenais que c’était une scène d’amour, de dépit, de défi, entre nous. Je l’ai appelé Docteur. Bonjour Docteur. Je lui ai expliqué à quel point je n’aimais pas le caractère d’ultimatum de son coup de téléphone de jeudi, que je ne pouvais pas décider comme ça en deux minutes, que je ne savais pas, que je n’allais pas bien, qu’il m’avait poussée par ailleurs à lui dire des choses fausses, que ça s’était fait par hasard, par désaffection, par fatalité, pendant les vacances du mardi-gras, les enfants, Clara, Christa, tout ce complexe, et moi qui me charge de tout, encore une fois, de tout le monde, encore obligée de payer pour tout le monde et de me mitoser en deux, en trois, et que cette perspective, payer pour les deux semaines où je n’avais pas été le voir, pour moi, pour le moment, était insurmontable.
Il avait la voix particulièrement douce, gentille, celle qui me touche. Il a dit « Alors, à un de ces jours » et cela m’a gratouillé le cœur.

Comme Michel, en somme. J’ai répondu : « Ou à une de ces nuits ».

Baptiste a appelé. J’ai failli lui crier au secours. Mais non. Il ne s’agissait que d’aller au théâtre. Il était pris le lendemain. Pas question de m’envahir. À moi ma solitude. On me ma dispute de moins en moins. Commencer mon journal. J’ai remarqué que c’est magique, absolument magique : chaque fois que je commence mon journal, ma vie change.

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