INCONTINENCE (2007)

Et maintenant ? Le pont du nord ne passant pas entre mes deux côtés fâchés contradictoires faiseurs d’histoires pour faire le lien je vais je viens saut en longueur bond surhumain fais la gazelle d’une falaise à un ravin   La vie fluctue de l’inconscience à l’espérance   Précipité microbien je me maintiens entre deux

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EN CE TEMPS-LÀ (2006)

En ce temps-là, j’étais errante Ânonnée par des enfants morts, dans une autre grammaire, Je me laissais envahir par la lueur du lieu. Je n’avais pas de cuirasse. J’étais itinérante et je prenais les trains comme on attrape la fièvre La ville m’entourait d’une écharpe de siècles Et j’illustrais mon intuition d’un tas de redondances

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BREDOUILLE (2007)

Merdouille ! Bredouille ! Où est passé mon appareil-photo ! Où l’ai-je semé ce zigoto ? Cette prothèse ce recueil d’instants déjà en deuil ? Où l’ai-je semé mon troisième œil ?   Hier soir à Montreuil ? je ne l’ai pas sorti la lumière électrique était jaune pipi les visages aussi   L’aurais-je par

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POÈME RAGEUR (2016)

Ah, j’aurais tant aimé que. Mais. Me voilà prise au piège avec cet homme qui lit son texte. Il me condamne à l’écouter. Il a tant travaillé pour préparer ce jour. Ce speech, cette petite réunion. Sa voix est robinet d’eau tiède. Je m’ennuie poignardée par l’indifférence. Baisers polis te proclamant : n’existe pas. L’intruse

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25 NOVEMBRE 2016. LE CIDRE RAISON

Écrire, c’est faire retraite. Écrire, c’est méditer. Écrire, c’est s’arrêter. Écrire c’est galoper. Écrire, c’est se souvenir. (Ce, en contrepoint de ma lecture du livre d’Abdennour Bidar Histoire de l ‘humanisme en Occident. Avec entre autres une lecture de Job que je trouve très frappante, on édulcore tellement la Bible ! les textes ! les livres !

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JE SUIS POREUSE (2006)

Je fais du porte à porte. Aucune continuité. Petit boulot. Demi-métier. Horaires émiettés. Entre deux rendez-vous, pas le temps de rentrer chez moi. J’attends. Jardins publics. Cafés en pente. Nuages électriques. Dans les squares je stationne. Dans la ville je piétine Cervelle à l’air. Mes incertains horaires Me font habiter dans les rues et je

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PUISSÉ-JE (2020)

Puis-je ? Est-ce que je peux ? Qu’est-ce que j’y peux ? Pouvez ! Je n’en peux plus. Puis-je ? Vis-je ? Vive. Épuisée. Ivre. Vivante d’épuisement. Puise ! Je t’en prie, ego, puise. Épouse. Aiguise. Ta voix. Elle veut. Mais puis-je? Vous pouvez, chère amie, vous pouvez. Moi, je n’y suis pour rien, vous

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TREMPER POÈME COMME ACIER (2005)

tremper poème comme acier battre colère battre pavé taper frapper la batterie   exaspérer désaccorder oxygéner l’époumonée tambour battant cœur combattant mécontenter les endormis   desserrer le carcan flétri réveiller le coucou flapi déchaîner la cacophonie désespérer gentilhommière crever rondeur de montgolfière   forger misère de soufflets de vaste colère   amplifier son pas sur

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LIRE ALBERT LONDRES DANS L’AUTOBUS (2019)

À Paris, dans le bus 28 sous la pluie mêler sa rêverie à des mots d’Albert Londres. Psalmodier Héthéens, Amorrhéens, Phéréziens, Jésubéens, en regardant la tour Eiffel. La vie est un curieux mélange n’est-ce pas ? Au bout de l’avenue de Breteuil, des platanes écartent les bras. Les Invalides bouchent l’horizon. Lord Balfour avait dit

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SEULES LES REINES (1990)

Voilà, j’arrive ! c’était hier L’époque où j’employais avec si grande ivresse Métaphores d’exil, de vide, abîme et perte, Même déréliction, oui, je m’identifiais Au souffle de ces mots alors que j’étais pleine De projets et de comblements, entourée De mille admirateurs, sans compter les adorateurs Et accompagnateurs. Maintenant que je suis vraiment tombée dans

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MYOPIE (2006)

Moi que la vie a chapitrée Je veux dire la société Et qui suis devenue méfiante Je voudrais bien que chaque instant me soit immensément donné Et somptueuse la journée Où je n’ai fait que respirer   Mais comment relier ce jour gris Qui à ma fenêtre pépie À la roue de l’immensité À l’univers

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PHOTO DE FAMILLE : COMMUNION SOLENNELLE (1977)

C’était un jour de mensurable été Où la table était mise habillée de chemises Et le vin renversé rouge au flacon teignant De son sang conversé les étoffes nappées Racontait une histoire aux enfants embusqués   La famille était là réunie sous le chêne Et le photographe immortalisait la scène Chacun riait de cet instant

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MNÉMOSYNE (2015)

Peut-être ai-je toujours eu dans l’idée mnémosyne souviens-moi souviens-moi de cette époque-là j’avais ancrée dans la chair cette idée que l’amour – mnémosyne, souviens-toi – que l’amour, comme dieu, ne se doit jamais dire alcool trop fort dangereux ténébreux dangereux comme breuvage interdit le taire – oui trop dangereux à envoyer dans le visage de

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14 OCTOBRE 2015. AUX BEAUX-ARTS. L’INSTANT LEILA

Je suis stupéfaite du dessin de Leila. Leila a pigé Saisi Touché. Quelque chose que je n’ai pas vu. « Comment tu t’appelles ? – Leila. Je joue les grandes aînées conseilleuses : – Si je puis me permettre… C’était mieux en noir et blanc, avant que tu aies fait le fond en jaune… plus fort en noir

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J’AIME BIEN LES PHOTOS OÙ L’ON POSE (2005)

J’aime bien les photos où l’on pose Faire poser mes amis mes amants mes cousins mes enfants Est un bonheur pour moi un immense moment Et qu’ils sourient à l’objectif contents d’être si consentants Et qu’ils gonflent leurs lèvres closes Et que leurs joues explosent Du jus nacré de la jubilation des roses Partagez0 Partages

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C’EST TOUJOURS LA MÊME CHOSE. IL FAUT RENTRER À LA MAISON (1977)

C’est toujours la même chose. Il faut rentrer à la maison. La vie est une machine à coudre les paupières. Dans l’étui la fontaine anime en dandinant Sa musique coffrée, au bras d’un éléphant. Ce n’est pas que je n’existe pas. Mais je ne compte pas. Sur le bout de mes doigts n’est pas inscrit

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SEPTEMBRE 2011. JE CHERCHE QUELQU’UN QUI FASSE L’AFFAIRE

. Je cherche toujours quelqu’un. Compulse sur Internet bribes d’info voire d’indiscrétions sur le psychanalyste dont m’a parlé Toto en décembre 2009 quand je lui ai dit non sans raison « qu’il ne faisait pas l’affaire ». Non, mon vieux, vous ne faites pas l’affaire. Ou plus exactement, si vous la faites, c’est parce que très précisément

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VOIX D’AGLAÉ DANS LE CHEMIN (1987)

Voix d’Aglaé dans le chemin C’est la fillette du voisin. Peut-on se défaire étant femme des cris d’enfants dans le jardin ? et d’avoir vécu ce non-lieu d’un berceau où se transvasèrent incognito vos ambitions et votre faible identité d’un seul coup dans ce réceptacle? Là s’est arrêtée votre vie. Écoutez donc les vieilles femmes.

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BELLE ACOUSMATE (2009)

Cette acousmateaux oreilles d’automatequi entend dans sa têtedes mots qui pètentet les écrit fébriledans le petit carnetqui lui sert de sébileest comme ces très vieilles dames qui parlent toutes seuleset dans le vide s’exclamenten s’inventant un dramePour qu’il y ait quelqu’unelles entendent des voixPour qu’il y ait des motselles allument la radioPour rester être humainelles

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À TRAVERS MOTS (1997)

Subtilement éternelle méritoirement femelle essuyant tous les sites encrant sa sarbacane sciant l’anse et cessant de valser, elle étale un grand geste drapé sur l’immobilité.   Et pourtant téméraire et cependant osseuse et malgré tout pensante et sacrément muette la syllabe que voici vous tire sa révérence. Merci ! merci ! merci ! merci ô

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JE DÉCRIRAI CE QUI DÉPASSE (2006)

Je décrirai ce qui dépasseCe qui chante et ce qui passeFoudroyant ! le peu de tempsQue j’ai mis pour le trajetEn décrivantDans sa chemise ciel de villeCe génie un peu béantCe béni un peu néantUn peu gênant, moulinantSon débit de mitrailletteDoigt levé lippe en avantC’est du rap en gargarismeEstomac proéminentCalvitie, cheveux blancs,Vieux prophète, il en

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IL EST PARTI (2006)

Il est parti, dit-on, sans nous laisser d’adresseSauf celle des télégrammes qui n’arrivent jamaisAvec notre intuition tombée dans le goudronNous tairons prudemment son nomEt cependant jamais nous ne nous soumettronsMalgré toutes les pressions toutes les prédicationsles contre-prédictions et les objurgationsNous lui téléphonerons depuis notre cachetteet nous lui demanderons,au lion qui a mauvaise réputation,Qu’íl nous envoie

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EXPO *POUR NE PLUS Y PENSER* DU 28 MAI AU 13 JUILLET 2022

  Nouvelle expo de Marie-Noëlle Mathis « Pour ne plus y penser » dessins, peintures, collages, et poèmes, du 28 mai au 13 juillet 2022 à la Manufacture de Montolieu 20 impasse de la Manufacture 11170 Montolieu POUR NE PLUS Y PENSER (2012) J’ai voulu que ça soit un peu liquide j’ai voulu que ça tienne chaud

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LE MÉTRO DE LA DISSONANCE (2005)

Le métro de la dissonance Écrase une aciérie qui danse. Jambes croisées doigts enlacés L’un prie, l’autre a le dos courbé Sur l’écran tout petit qui sonne, Bureau de nain, tablette morne, Il téléphone à Perséphone Qui dans le métro nous espionne   Chantez, dansez, dieux souterrains boyaux d’attentes fourvoyées passacaille au dentier qui branle

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NOVEMBRE 2011. DE LA VIE À NE SAVOIR QU’EN FAIRE

Mercredi 2 novembre 2011 Venu à bout. Rendu un texte à Marianne pour son « Jude » (Jude de Jude de Jude de Jude !!) (aphorismes dans bouteille à l’amer, je l’aurais fait, et merde, comme je vous l’ai dit ça vaut mieux d’envoyer quelque chose et qu’on le refuse que de renâcler devant l’obstacle. – Mmww).

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EST-IL SI GROS ? (2007)

Est-il si gros ?Il m’enfonce le coude dans les côtesen compulsant un document qu’il lit avec satisfactiontoutes pages déployées tous coudes écartéset les genoux ouverts à 45 degrésOn dirait que c’est écrit en anglais.Tant pis mon grosPour me vengerJ’écris sur toiEt sous ton nezLe mal que je pense Des gens comme toiGros bouffis roisQui dans

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DRAMAMINE (2019)

Je me souviens qu’enfant du jour où l’on m’a donné de la dramamine je n’ai plus jamais eu mal au cœur en automobile   je me souviens que j’ai appris plus tard qu’on en avait donné aux soldats alliés pour le débarquement de Normandie. Mais nous, dans la Peugeot, nous n’allions pas en Normandie. Nous

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LIRE ALBERT LONDRES DANS L’AUTOBUS (2019)

À Paris, dans le bus 28 sous la pluie mêler sa rêverie à des mots d’Albert Londres. Psalmodier Héthéens, Amorrhéens, Phéréziens, Jésubéens, en regardant la tour Eiffel. La vie est un curieux mélange n’est-ce pas ? Au bout de l’avenue de Breteuil, des platanes écartent les bras. Les Invalides bouchent l’horizon. Lord Balfour avait dit

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BERCEUSE (1977)

La grand-mère a chanté sa berceuse au petit nourrisson qui s’étrangle, et dont l’iris gris-bleu ne distingue qu’un trouble. Il entend cependant les précises lueurs d’une grammaire ovale lui pénétrer le cœur.   La langue avec son corps joue à la mandoline. Il digère les sons dans l’émulsion du lait et des philologies, que la

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